Compte rendu RENCONTRE PARTAGE du MCR à Volckerinckhove du 23 mars 2023

« Confiance, n’aie pas peur, avance au large »

Après avoir écouté la lecture de l’Evangile de Saint Matthieu (14,22-33), nous avons répondu à quelques questions : Comme Pierre, dans nos tempêtes, il nous arrive d’avoir peur ; en les nommant : deuil, maladie, handicap, résultat d’un examen, pandémie, l’individualisme, l’engagement, changement climatique, guerre, mésentente familiale, séparation, manque de vocations et de prêtres, violence dans les manifestations, réseaux sociaux, médias, manque de repère, d’autorité, l’inflation, l’avenir, l’avenir des jeunes, solitude dans la vieillesse….

Comment réagissons-nous : la colère, sentiment d’injustice, résignation, accepter et rebondir, s’engager dans un groupe comme le MCR, la prière en se confiant à Dieu, respecter, rencontrer l’autre ou accepter une rencontre, un coup de téléphone, donner du sens à la famille et au travail, apporter de l’aide, garder espoir, la colère et la rage sont à exclure….

Savons-nous reconnaître l’action de l’Esprit Saint et de nos frères : Aveugle au début, nous sommes portés dans l’épreuve, les rencontres inattendues qui font grandir et qui font reconnaître les grâces de l’Esprit Saint, être réceptif aux mains tendues, aux paroles, à l’écoute et aux temps de partage, la Parole de Dieu dans les Evangiles, les homélies, les JMJ.

Intervention du Père Romuald : Savoir reconnaître Jésus ce n’est pas facile, Pierre est toujours à côté de la plaque et pourtant Jésus lui a donné les clés du Royaume. Nous vivons dans un monde anxiogène, il nous faut prendre de la distance, du recul sur ce qui se dit avec les médias, nous vivons au cœur du monde, au cœur des crises, nous sommes invités à prendre conscience sur ce qui nous arrive, nous sommes témoins pour nos enfants, petits enfants et les autres pour aider à redémarrer ou redémarrer nous-mêmes. Sortir de nous-mêmes, pour ne pas tourner en rond, être sensible sur ce qui se passe ailleurs pour le bien commun.        Le bien ne fait pas de bruit.             L’action de l’Esprit Saint sur nous et dans nos frères, on ne se situe pas au-dessus des autres, savoir se parler, s’encourager, prendre un temps de retrait pour s’écouter et comprendre au mieux les évènements. La Parole de Dieu est un outil pour nous aider à reconnaître l’action de l’Esprit Saint. Le Pape dans son encyclique nous invite à oser rêver ensemble, ne veut pas dire s’évader, les JMJ permettent de vivre des temps fraternels, des temps forts,  quand on demande avec autorité et respect des temps de silence on arrive à s’écouter et on s’en trouve grandi.

Repas bien mérité.

Le 1er témoin de l’après-midi : Jean Marc
« Ma vie avec Jésus »
Ce n’est pas facile de résumer une vie… Etant enfant ma Maman m’emmenait à l’église et je me sentais bien dans une église. J’ai vécu une enfance heureuse, j’y ai reçu une éducation chrétienne, de très bons parents… Mais, je me suis marié trop jeune, à 19 ans, au lieu d’aller en fac, j’ai travaillé, on a eu 5 enfants avec lesquels j’étais très heureux. Le couple n’allait pas bien et un beau jour je suis rentré chez moi de mon travail distant d’1km, j’y allais à pieds pour laisser la voiture à ma femme et j’ai trouvé la porte fermée, tout était bouclé, la voiture dans le garage, pas 1 centime sur moi, je n’avais rien. Je suis parti chez mes parents à pieds, ils habitaient à 17 km, ils m’ont bien accueilli et m’ont aidé. J’ai reçu une convocation d’un juge pour comparaître devant le tribunal pour divorcer. Je n’avais pas envie de divorcer, chacun est reparti de son côté. J’ai plongé dans une grande dépression que je ne trouvais plus d’intérêt pour cette vie, je voulais me suicider et c’est là que j’ai rencontré des chrétiens dont un couple plus âgé que moi, des gens formidables qui parlaient et écoutaient sans jugement, ces gens sortaient leur bible qu’ils connaissaient parfaitement et me trouvaient les réponses à mes questions, ils ont eu une patience extraordinaire avec moi avec douceur, sans obligation. Comme ils voyaient que j’étais dans un état critique, ils m’ont envoyé dans une convention chrétienne dans le Gard. Tous les après-midi, il y avait un intervenant, ce jour là un prêtre luxembourgeois fait l’homélie avec l’appel à la conversion et j’ai été touché : par une grande chaleur et un bien être. Je fais savoir à mes amis :  « je crois que je suis guéri ». Quand je suis rentré chez moi, les soucis étaient toujours là, mais mon cœur était changé, mes yeux étaient changés, dès que j’ouvrais la bible, j’avais l’impression qu’elle était écrite pour moi. J’ai eu la peine de perdre brutalement une de mes filles, cela a été très difficile mais Jésus a toujours été avec moi, j’ai rencontré Maryline avec qui j’ai vécu 18 ans une vie de bonheur, mais elle est décédée. Il y a des choses positives, j’ai rejoint le bureau du MCR à Lille et les membres du bureau sont là aujourd’hui, ça me fait très plaisir. J’étais sur le point de me noyer et beaucoup de  gens m’ont rattrapé…

 

Le 2ème témoin : Marie France
« La fraternité sur le chemin de St Jacques de Compostelle »
Du 25 aout au 27 octobre, soit 64 jours de cheminement… pour 1500 km
1ere motivation, Dans ma vie j’ai eu des tempêtes, mais la foi m’a toujours aidée à avancer et j’avais besoin de dire merci pour toutes les grâces que j’avais reçues et celles qui allaient me venir, je n’ai jamais fait autant de chapelets que sur le chemin.
La 2ème motivation : En retraite, un besoin de faire une halte, d’abandonner mon confort, se débarrasser du superficiel, pour me recentrer sur l’essentiel…

Les moments de fraternité à mon niveau par séquence ;
1 : la fraternité au biais de l’hospitalité : merci aux bénévoles qui se mettent humblement au service des autres qui prennent soin de nous, qui nous accueillent, réconfortent sans rien attendre en retour.
2 : le Dona tivo : participation libre, ce sont des personnes qui laissent sur le chemin, des boissons, des gouters… basé sur la confiance ces gens, dans l’ombre, laissent un tronc.  « Sur le chemin tu ne trouveras pas ce que tu veux mais toujours ce que tu as besoin ».
3 : la fraternité par le biais de la convivialité : au travers des repas on échange nos joies, nos peines, nos facilités on écoute sans jugement en s’oubliant soi-même, sans parler religion.
4 : la fraternité par le biais de la bénédiction : Dans un petit village, le prêtre a demandé toutes les nationalités et chacun a pu lire la prière dans sa langue, il n’y a pas de barrière.
5 : la fraternité par le biais des édifices : petits, grands, cathédrales, ce sont tous des lieux de rassemblement où l’on peut témoigner notre foi, nous sommes tous frères et sœurs.
6 : la fraternité par le biais de la nature ; la nature nous rassemble, on prend le temps de découvrir, de nous ressourcer, florissante, elle permet d’échanger sans jugement.
7 : la fraternité dans l’inter génération, que l’on soit jeune, actif, en recherche d’emploi, retraité, c’est un moyen de s’ouvrir à la culture des autres avec tous les âges, d’accepter les autres malgré nos différences dans le respect et la tolérance.
En conclusion : Le retour à la vie fut très difficile, complètement différent…
Comment élargir cette fraternité au-delà de ma vie quotidienne ? Sur le chemin ce n’est pas compliqué mais dans la vie quotidienne ? Ce petit texte pour réfléchir :
« La fraternité, ce n’est pas une urgence d’aujourd’hui ou d’hier, c’est une urgence qui est actuelle pour chacun de nous et pour nos sociétés, car on ne peut pas entrer en dialogue et, se refermer sur soi, cela conduit à un assèchement spirituel, social, écologique en France, en Europe et dans le monde occidental (nous dit le Pape). C’est une urgence car nous avons la tentation de nous replier sur nous-mêmes et de vivre une fraternité figée entre nous »

 

La conclusion par le Père Romuald : Reprends l’encyclique du Pape écrit en 2020, c’est un rêve de fraternité universelle « Tous frères » en vue du bien commun. Le Pape nous invite à regarder le monde avec le regard de Dieu, comme dans la parabole du Bon Samaritain.
« Rêvons en tant qu’une seule et même humanité, comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous, chacun avec la richesse de sa foi ou de ses convictions, chacun avec sa propre voix, tous frères. » Pape François

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